La fin d’année est une période propice pour renforcer votre épargne sur un plan d’épargne retraite (PER). En effet, chaque euro versé permet de diminuer le revenu imposable de l’année, entraînant une réduction d’impôt significative pour l’année suivante.
C’est d’ailleurs l’un des rares produits d’épargne qui offre cet avantage fiscal à l’entrée, attirant un grand nombre d’épargnants, notamment ceux à la recherche d’économies d’impôt. Voyons ensemble comment maximiser cet outil financier pour alléger votre imposition tout en préparant votre retraite.
Profitez des avantages fiscaux de fin d’année
Les versements sur un PER réalisés d’ici fin 2024 permettront de réduire votre revenu imposable jusqu’à hauteur de 10 % des revenus d’activité de l’année précédente, avec un plafond fixé à 35 194 €, ou 85 781 € pour les travailleurs indépendants. À défaut de revenus d’activité, une déduction forfaitaire de 4 399 € est possible. Plus le taux marginal d’imposition (TMI) est élevé, plus la réduction d’impôt sera importante.
Par exemple, un versement de 5 000 € en 2024 permet de réduire l’impôt de 1 500 € avec un TMI de 30 %, de 2 050 € à 41 %, et de 2 250 € si le TMI atteint 45 %. Il est toutefois conseillé d’éviter ce type de placement si votre TMI est inférieur ou égal à 11 %, car l’avantage fiscal pourrait ne pas compenser l’indisponibilité de l’épargne jusqu’à la retraite.
Astuce : pour maximiser le gain fiscal, réinvestissez la réduction d’impôt obtenue. Par exemple, en plaçant les 1 500 € économisés d’un TMI de 30 %, vous générez un gain supplémentaire de 450 € l’année suivante, puis de 135 € si vous continuez ce réinvestissement.
Optez pour des versements programmés pour un effet de levier maximal
Planifier des versements réguliers permet d’alimenter votre PER tout au long de l’année sans craindre d’oublier cette opération stratégique. Cette méthode lisse également les points d’entrée sur les marchés financiers, un atout majeur face à la volatilité.
Simon Le Dily, directeur financier de La France Mutualiste, souligne que « cette pratique permet d’amortir les fluctuations boursières, assurant ainsi une meilleure protection à court terme ». Vous pouvez aussi effectuer des versements volontaires en fin d’année pour atteindre le plafond de déduction, en tenant compte de l’ampleur de votre imposition au moment de la déclaration de revenus.
Gestion à horizon ou pilotée : un choix stratégique
L’un des freins du produit est l’indisponibilité des fonds jusqu’à l’âge de la retraite, sauf dans certains cas exceptionnels (comme l’acquisition de la résidence principale). Mais cette contrainte peut se révéler avantageuse, car elle permet un placement à long terme sur des supports plus dynamiques et potentiellement plus rentables. La gestion à horizon, par exemple, ajuste automatiquement l’exposition au risque en fonction de votre profil (prudent, équilibré, dynamique ou offensif) et réduit les placements risqués à l’approche de la retraite. Cette solution est idéale pour ceux qui souhaitent accumuler un capital retraite sans se préoccuper de la gestion.
En revanche, pour les épargnants qui voient le PER comme un outil de rémunération plutôt que de simple complément de retraite, la gestion pilotée ou sous mandat peut se révéler plus avantageuse. Elle permet une gestion active du capital même après l’âge de la retraite, sans automatisme de sécurisation au fur et à mesure du temps. Toutefois, cette approche implique souvent des frais de gestion plus élevés. Franklin Morin, directeur des investissements de Nalo, rappelle que « cette option est particulièrement adaptée aux épargnants désireux de continuer à faire fructifier leur épargne durant leur retraite ».
Sortie en capital ou en rente : quel impact fiscal ?
À la retraite, vous pouvez choisir de sortir du PER en rente viagère, en capital, ou de combiner les deux options. La rente viagère, bien qu’assurant des versements réguliers, s’ajoute aux pensions et est soumise au barème de l’impôt sur le revenu après un abattement de 10 %. Elle est également soumise aux prélèvements sociaux, dont le taux varie selon l’âge au moment de la liquidation du plan (jusqu’à 70 % pour les plus jeunes).
La sortie en capital, quant à elle, est plus flexible et permet de limiter l’impact fiscal en étalant les retraits, une option avantageuse pour éviter un passage dans une tranche supérieure d’imposition.
Notez que les capitaux issus de versements déduits sont imposés selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu, sans abattement, tandis que les plus-values sont taxées au taux forfaitaire de 30 %.
La transmission : un atout fiscal pour les bénéficiaires
En matière de succession, il peut rivaliser avec l’assurance-vie selon l’âge du détenteur au moment de son décès. En cas de décès avant 70 ans, les bénéficiaires profitent d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire, au-delà duquel des prélèvements de 20 % puis de 31,25 % s’appliquent. Pour les décès après 70 ans, l’abattement tombe à 30 500 € pour l’ensemble des bénéficiaires, et l’assiette de taxation inclut les plus-values, contrairement à l’assurance-vie qui exonère les gains accumulés avant 70 ans. Le PER se distingue toutefois par une exonération des prélèvements sociaux sur les gains au moment du décès, ce qui peut être particulièrement intéressant pour les bénéficiaires directs.
En outre, en cas de décès avant l’âge de la retraite, seuls les montants investis sont pris en compte dans l’assiette taxable. Le PER devient encore plus avantageux pour le conjoint survivant, qui est exonéré de droits de succession et peut récupérer l’intégralité du plan, y compris les plus-values, après les prélèvements sociaux de 17,2 %. En revanche, la fiscalité avantageuse du PER pourrait être révisée, les réformes budgétaires étant régulièrement en débat, en particulier avec les efforts d’économies budgétaires que le gouvernement souhaite atteindre.
Conclusion : le PER, un outil de gestion financière et fiscale à fort potentiel
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) offre une combinaison précieuse de préparation à la retraite et d’avantages fiscaux. En optimisant les versements, en choisissant une gestion adaptée et en planifiant bien les retraits, le PER peut devenir un atout majeur de votre stratégie patrimoniale.
Que ce soit pour alléger votre fiscalité, protéger vos proches ou diversifier vos investissements, le PER apporte des solutions concrètes aux épargnants avertis. Pour tous ceux qui cherchent à préparer leur retraite en optimisant leur patrimoine, ce produit s’impose comme une option incontournable sur le marché français de l’épargne.