Plus-value : les amortissements réintégrés dedans pour la location meublée dès 2025 ?

-- Immobilier --
  • Écrit par : CamilleServices
  • Publié : 2 semaines
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La location meublée bénéficie d’une fiscalité très avantageuse, mais cette niche pourrait se restreindre dès 2025 avec la réintégration des amortissements dans le calcul de la plus-value immobilière. Après une tentative avortée l’an dernier, cette réforme refait surface dans le projet de loi de finances pour 2025.

Les propriétaires en location meublée, notamment ceux qui louent via des plateformes comme Airbnb, pourraient être particulièrement affectés par cette évolution. Examinons les conséquences possibles de cette disposition, qui est concerné et quelles stratégies peuvent être envisagées.

La location meublée : un régime fiscal attractif

En France, la location meublée permet aux propriétaires de réduire leurs impôts de manière significative. Deux types d’imposition s’appliquent aux propriétaires louant un bien en location meublée :

  1. L’impôt sur les revenus locatifs, calculé sur les loyers perçus chaque année.
  2. L’impôt sur la plus-value immobilière, à régler en cas de revente du bien si sa valeur a augmenté.

L’attractivité fiscale de la location meublée réside dans la possibilité de déduire, outre les charges habituelles (taxe foncière, intérêts d’emprunt, frais d’agence…), un amortissement annuel. Cet amortissement consiste à étaler la déduction d’une partie de la valeur du bien et des équipements sur plusieurs années, réduisant ainsi la base imposable pour l’impôt sur les revenus locatifs. Par exemple, une toiture d’une valeur de 30 000 € pourrait être amortie sur 30 ans, ce qui permettrait une déduction de 1 000 € par an. En location meublée, ces déductions cumulées permettent souvent de réduire considérablement, voire d’annuler, l’impôt sur les loyers.

Concernant la plus-value, le calcul actuel n’impose aucune particularité aux biens en location meublée. La plus-value est simplement calculée sur la différence entre le prix d’achat et le prix de vente, peu importe que le bien soit loué en meublé ou non. Cependant, dès 2025, cette situation pourrait évoluer, rendant la location meublée nettement moins avantageuse fiscalement.

2025 : réintégration des amortissements et alourdissement de la plus-value en location meublée

La réforme envisagée pour 2025 prévoit que les amortissements déduits au fil des ans en location meublée soient réintégrés dans la base de calcul de la plus-value immobilière lors de la revente. En conséquence, la fiscalité augmenterait de manière significative pour les propriétaires de biens meublés.

Prenons un exemple : un propriétaire achète un bien en location meublée pour 100 000 € et déduit, grâce à l’amortissement, 30 000 € sur ses revenus locatifs au fil des ans. Si le bien est revendu à 150 000 €, la plus-value calculée jusqu’à présent serait de 50 000 € (150 000 € – 100 000 €). Avec la réintégration de l’amortissement, les 30 000 € déduits seront ajoutés à la base imposable, portant la plus-value à 80 000 €, ce qui accroît nettement l’impôt à régler à la revente.

Par ailleurs, un autre changement envisagé pour 2025 pourrait durcir la fiscalité des plus-values en réduisant les abattements pour durée de détention. En combinant réintégration des amortissements et réduction des abattements, la fiscalité sur la plus-value des biens en location meublée pourrait dépasser 33 %, voire davantage dans certaines situations.

plus-value et PLF2025

Le régime de la location meublée non professionnelle (LMNP) dans le collimateur

Le projet de loi de finances pour 2025 vise spécifiquement la location meublée, en intégrant la mesure dès l’article 24 du texte. Contrairement à l’an dernier, où cette réforme avait été discutée via des amendements, cette fois-ci la disposition est directement incluse dans le projet de loi. Les locations de courte durée via Airbnb et autres plateformes, qui relèvent généralement du statut LMNP, sont dans le collimateur du gouvernement en raison de leur impact sur le marché immobilier, particulièrement dans les zones tendues.

Cependant, il est encore possible que la loi subisse des modifications lors de son parcours législatif : des amendements peuvent être proposés, acceptés, ou supprimés. Cependant, la présence directe de cette mesure dans le texte de base indique une volonté affirmée de durcir la fiscalité de la location meublée. Les investisseurs devront ainsi anticiper et adapter leur stratégie si la réforme venait à être adoptée.

Comment s’adapter face aux changements de fiscalité en location meublée ?

Face à cette potentielle réintégration des amortissements et à l’alourdissement de la fiscalité des plus-values, les propriétaires en location meublée disposent de quelques options pour atténuer l’impact de cette réforme.

  1. Limiter les amortissements : Il peut être opportun de réduire l’amortissement sur certaines composantes du bien pour alléger la base de calcul de la plus-value. Cette approche doit cependant être maniée avec précaution, car l’amortissement est un avantage substantiel pour réduire l’impôt sur le revenu.
  2. Planifier la vente en fonction des changements législatifs : Envisager de retarder la revente peut être judicieux, en fonction de l’évolution de la loi et des abattements disponibles à terme.
  3. Diversifier les stratégies d’investissement immobilier : La location meublée en longue durée, bien que fiscalement plus complexe, reste avantageuse. Certains investisseurs pourraient également envisager des stratégies alternatives en fonction de leur profil patrimonial.
  4. Consulter un expert fiscal en immobilier : Compte tenu de la complexité des évolutions fiscales, une consultation auprès d’un expert en location meublée est recommandée pour évaluer les meilleures options en fonction de la situation personnelle de chaque propriétaire.

Ces ajustements anticipés pour 2025 modifient considérablement le paysage de la location meublée en France. Une analyse approfondie de chaque situation personnelle permettra de s’adapter au mieux aux nouveaux impératifs fiscaux.

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